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Qui se cache derrière les plaques de rue ? Aujourd’hui la rue Galilée

Avant de porter ce patronyme célèbre,  cette rue qui relie la rue Jean Jaurès à la route de Genas et où l’on retrouve le parc Nathalie Gautier, portait le nom évocateur de « Rue de la poule qui couve ». Nul doute que c’est l’évolution urbaine qui a conduit à son changement de nom en 1924. Moins champêtre,  mais Galilée est aussi un nom qui fait rêver.   Cet illustre savant avait de nombreuses cordes à son arc : mathématicien, astronome et physicien italien de la Renaissance… Avec son approche basée sur l’expérimentation et sa volonté d’utiliser les mathématiques comme langage des sciences, Galilée est considéré comme un des fondateurs de la méthode scientifique. Un tel homme méritait bien une rue à son nom.

Galilée, de son vrai nom Galileo Galilei naît à Pise en 1564 et meurt à Arcetri près de Florence en 1642. Aîné d’une famille de 7 enfants il vit dans des conditions matérielles confortables. Curieux et habile de ses mains il cherche à reproduire les machines qu’il aperçoit et à comprendre le fonctionnement du monde. Après quelques années d’éducation religieuse dans un couvent,  il se lance – brièvement – dans des études de médecine puis se consacre à sa passion : les mathématiques qui à l’époque recouvraient plusieurs disciplines dont la physique et l’astronomie. Il se fait alors connaître avec des travaux sur le pendule, les balances, le centre de gravité et  la chute des corps… en s’appuyant sur l’expérimentation.

Nommé à l’université de Padoue (près de Venise) en 1592 il enseigne les mathématiques, la mécanique, l’astronomie, la balistique et l’architecture militaire et conçoit  toutes sortes d’objets scientifiques, comme des compas,  boussoles,  balances, thermomètres, etc. En 1604, année exceptionnelle  pour lui, il teste une nouvelle pompe à eau, découvre la loi du mouvement uniformément accéléré et observe une nova stella (1)

En 1609, il présente au public vénitien la lunette astronomique, amélioration d’une invention hollandaise :  grâce à ses connaissances en optique, il augmente le grossissement et devient célèbre en organisant des séances d’observations ; il lègue son instrument à la République de Venise qui y voit un fort potentiel militaire.

… Et pourtant elle tourne !

Mais il veut surtout s’attaquer à l’astronomie, bien que ce domaine soit sévèrement contrôlé par l’Église.
Il veut défendre la théorie selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil au lieu que ce soit le Soleil qui tourne autour de la Terre (théorie géocentrique souvenue par l’Eglise). C’est ce qu’on appelle l’héliocentrisme ou théorie  de Copernic.

La lunette (qui grossit 30 fois !) va l’aider à trouver la preuve : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il observe les montagnes lunaires, la nature de la Voie Lactée, les taches solaires, les satellites de Jupiter, les anneaux de Saturne… Il publie ses découvertes dans Sidereus Nuncius (Le Messager céleste), dont les 500 exemplaires sont épuisés en quelques jours. Dans toute l’Europe, on ne parle que de lui. C’est la gloire … et il se croit tout puissant.

Savants et ecclésiastiques multiplient les attaques : on lui reproche de propager des observations erronées, voire de contredire la Bible  et les conceptions d’Aristote, érigées au rang de dogme par l’Église : la Terre est au centre de l’Univers. L’Église ouvre un procès en 1633 et le contraint à abjurer ses thèses scientifiques.

C’est lors de ce procès qu’il  aurait prononcé la célèbre formule «Et pourtant, elle tourne » (en italien « Eppur si muove »).

L’Inquisition le condamne à neuf ans de prison, qu’il n’accomplit pas, restant chez lui en résidence surveillée et poursuivant ses études avec ses disciples jusqu’à sa mort en 1642.

 

(1) Une nova est une étoile qui semble apparaître subitement dans le ciel, comme si c’était « une nouvelle étoile ». 

Dernières modifications: 8 octobre 2020

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