Ferrandiere / Maisons-Neuves|

Louise Badey : une Villeurbannaise – de notre quartier – à (re)découvrir

Située 4 rue Richelieu, au rez-de-chaussée d’un grand immeuble tout proche du cours Tolstoi, la salle Louise Badey est un lieu bien repéré dans le quartier car elle accueille (ou accueillait… avant l’apparition de la Covid) de nombreuses activités. Mais pourquoi ce nom ?

Née le 7 mai 1915, Louise Chambon (pas encore Louise Badey) habitait le quartier de la Ferrandière avec ses parents.

Des engagements partagés

              (c) bmLyon

Elle rencontre son mari, Henri Badey, dans le quartier ; en effet il travaillait à l’imprimerie Keller Dorian Papiers, située 19 rue Saint-Eusèbe.

Ils se marièrent, habitèrent cours Tolstoi, eurent… 5 enfants, ce qui ne les empêchaient pas de militer fortement dans le milieu ouvrier, au sein du Mouvement de Libération du Peuple (mouvement issu de la Ligue Ouvrière Chrétienne ;  organisation d’entraide et de solidarité, il tente de concilier au mieux intervention politique et aide en matière de ravitaillement ou logement).

La Ferrandière, un nouveau quartier sort de terre … des besoins apparaissent

      (c) Ensemble la Ferrandière – 16/6/1962

Dès 1948, le maire Lazare Goujon, avait envisagé de construire des logements dans le quartier de la Ferrandière – et plus précisément le secteur autrefois occupé par l’ancien parc du Pensionnat du Sacré Cœur – dans l’objectif d’y loger des familles modestes.
Ainsi, au début des années 50, le quartier de la  Ferrandière est en pleine transformation avec la construction de plus de 650 logements HLM entre les actuelles rues Richelieu, Lafontaine, Florian et l’avenue des Marronniers devenue avenue Saint-Exupéry : des immeubles et 60 logements individuels « en bande » (le lotissement de la Ferrandière).
Entre 1 500 et 2 000 enfants s’égaient dans le quartier.  Le groupe scolaire Jean Jaurès – bien nécessaire – voit le jour, comme la résidence Rambaud pour personnes âgées.

Extrait catalogue expo Des maisons à Villeurbanne Le Rize 2013

En 1956, la famille Badey s’installe  dans le tout nouveau lotissement de la Ferrandière, 8 allée du Levant.

Très rapidement des associations se créent au sein de ce nouveau quartier pour répondre aux besoins et aspirations de cette nouvelle population : association sportive, association des jeunes, association bouliste… et la mairie accompagne cette dynamique par l’attribution ou la construction de locaux ou de terrains.

Le 29 novembre 1958,  Mme Badey et d’autres mamans du quartier créent  la « Maison Familiale » (déclaration à la Préfecture du « Centre familial Ferrandière »). Située dans un appartement du 37 rue Richelieu, mis à disposition par la Société Villeurbannaise d’HLM, cette association venait en aide aux familles, s’occupait des enfants les jeudis, aidait dans les démarches administratives et en particulier les questions liées à la Sécurité Sociale. C’est ainsi que Zize, surnom de Louise Badey,  devint l’une des responsables départementales des aides familiales.

La famille Badey continua à s’investir dans le quartier : Monsieur poursuivit son engagement syndical, fut conseiller municipal, mais organisait aussi des spectacles dans les « caves » de l’église Saint-Thérèse. Quant à Louise, toujours active auprès des familles, elle créa également une association pour les personnes âgées.

Du Club à l’OVPA

Louise Badey – photo famille

En octobre 1973, sous l’impulsion de Mmes Badey, Ballandras, Micolon et Neumeyer, le  Club est créé par le Centre Familial Ferrandière, pour lutter contre l’isolement des séniors du quartier, créer des liens d’amitié et de solidarité. Réunions, jeux, sorties culturelles, fêtes, vacances… En 1973, le Club comptait 75 adhérents, environ 118 en 2003.

Toujours investie et reconnue pour son expérience, Louise Badey devint également vice-présidente de l’OVPA (Office Villeurbannais des Personnes Agées) créé en 1978 à l’initiative d’un groupe d’habitants et avec le soutien de la municipalité.

Décédée en 1981, Louise Badey n’a pu assister à la transformation de l’OVPA en OVPAR en 1986 (R pour Retraités) et à son évolution.

Elle n’a pas pu voir non plus son rêve se concrétiser avec l’attribution par la ville en 1982 d’un local 4 rue Richelieu, destiné à accueillir les activités de « son » Club, désormais à l’étroit au sein du Centre Familial Ferrandière.
Mais les retraités du quartier et la ville ne l’ont pas oubliée et ont souhaité lui rendre hommage en baptisant cette salle « Louise Badey. Une belle reconnaissance pour l’investissement d’une personne qui a marqué le quartier et plus largement Villeurbanne.

 

Une salle aux multiples vocations

La salle Louise Badey appartient à la ville, mais est gérée par le Centre Social et Familial de la Ferrandière, ce qui explique la diversification des activités qui s’y déroulent, pas uniquement orientées vers le public sénior.

  •  le Jeudi des Ainés qui permet à des personnes âgées isolées de se retrouver autour d’un repas préparé par des bénévoles, puis de partager des activités ;
  • les après-midi Club où les passionnés de cartes ou autres jeux de société s’adonnent à leurs passe-temps favoris ;
  • mais aussi  Gratte-SEL (Système d’Echange Local de biens et de  services entre particuliers) ;
  • l’Association pour le développement de la langue et de la culture japonaises    qui intervient régulièrement au Jeudi des Aînés (animations origamis ou encore kimonos).

Bien sûr, la situation sanitaire a entraîné la suspension de ces activités, que chacun souhaite voir reprendre très très très vite.

  • Et depuis quelques mois, après des travaux et achat de mobilier adapté, la salle Louise Badey se transforme en Relais Assistants Maternels quelques jours par semaine.

Nul doute que cette évolution aurait ravi Louise Badey !

Merci à Josette Mathon, sa fille aînée, d’avoir ainsi partagé ses souvenirs. 

 

 

Dernières modifications: 28 mars 2021

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