Ferrandiere / Maisons-Neuves|

Découverte du quartier pour les nouveaux habitants.

Le samedi 27 janvier après-midi, le conseil de quartier a proposé une visite découverte du quartier. Cette visite était en priorité destinée aux personnes habitant notre quartier depuis quelques mois seulement. Une trentaine de personnes ont répondu à l’invitation et cette balade pédestre d’environ deux heures a été l’occasion de faire découvrir l’histoire de notre quartier, beaucoup  plus riche qu’il n’y paraît, à travers ses « monuments », jardins, places et vestiges.

Après un rappel historique de la place des Maisons neuves, carrefour frontière avec Lyon depuis des siècles, les participants ont été invités à découvrir les vestiges de l’Hormat, institution de jeunes filles qui a accueilli des pensionnaires pendant plus de 150 ans à partir de la fin du 18e siècle.  Le seul souvenir de cette époque est lisible sur le fronton portant la sentence « Laissex dire et faictes bien » « Laissez dire et faîtes bien ». En effet, fermé en 1968, le domaine de l’Hormat a laissé place au collège Jean-Jaurès, à une résidence autonomie et à un immeuble d’habitation au rez-de-chaussée duquel on trouve la crèche l’Hormat.

 

Le groupe s’est ensuite rendu au parc Hugentobler qui relie le point haut de la balme villeurbannaise à la médiathèque du Rize.

Jacob Hugentobler, médecin suisse, est le créateur de l’institution des sourds et muets de Villeurbanne. Sa méthode est révolutionnaire pour l’époque car il enseigne à lire sur les lèvres et à parler.  L’institution s’étoffe d’une section dédiée aux aveugles où les élèves apprennent divers métiers. Trop à l’étroit, l’école des aveugles a déménagé rue de France, il y a 40 ans. Désormais il ne reste que l’ESAT Galliéni, spécialisé en vannerie et chaiserie. Les  rues avoisinantes font référence à ces deux institutions : Victor Lafontaine (1er directeur de l’école Galliéni), Valentin Haüy et Louis Braille, qui ont inventé et perfectionné les lettres en relief.

 

Après un rappel des origines du bâtiment du  Rize (anciennes archives du Crédit Lyonnais), le groupe a découvert le jardin des Tout Petits-Adophe Lafont. Cet industriel important était spécialisé dans la fabrication de vêtements de travail ; son usine de 400 metiers à tisser était située dans le quartier ainsi que son « domaine ». Après son décès, sa veuve Pauline Lafont, fait don d’un terrain à la municipalité pour en faire un espace de jeu aménagé pour les enfants de moins de 6 ans.  Avant son décès en 1955, Pauline Lafont a également souhaité donner sa roseraie à la ville. C’est sur cet espace qu’a été créé le  square de la Roseraie, récemment rénové. .

 

 

La maison de la famille Lafont mérite d’ailleurs le détour ; elle  est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 29 avril 1991.  Elle se situe à l’angle de l’avenue Marc Sangnier et de la rue du 4 septembre, en face du jardin des Tout Petits. Conçue en béton armé, son architecture se rapproche de celle de Tony Garnier (toit-terrasse, pergola, bow-window). La décoration intérieure a été conçue à l’initiative de Madame Lafont, dans le style des villas de Pompéi.

 

La balade a continué avec la découverte historique de l’ancienne église « Cœur immaculée de Marie » dont ne subsistent que le fronton, une partie de l’enceinte et la trace du carrelage d’origine.

Un centre d’hébergement et de réinsertion sociale qui accueille 70 personnes et des logements sociaux ont été construits en lieu et place de l’édifice religieux.

 

Les participants ont pris connaissance de l’histoire du château de la Ferrandière, de sa double allée de marronniers (actuellement l’avenue St Exupéry) et de sa glacière.

L’origine du nom de la Ferrandière a été abordée : cela provient de l’action de ferrer le chanvre, c’est-à-dire peigner  les fibres de chanvre  à l’aide d’un jeu de peignes aux dents d’acier plus ou moins souples fixés sur un coussinet de bois pour démêler et diviser les fibres afin d’ obtenir des fils minces utilisés pour fabriquer des cordes  (encordage) ou des vêtements (tissage). C’est le ferrandier qui tenait ce rôle d’où le nom de notre quartier).

Le parcours s’est achevé par les maisons des allées du Levant, du Couchant et de l’Enfance. L’occasion de rappeler que ce quartier s’est développé après la 2e guerre mondiale, lorsque le besoin de logements s’est fait de plus en plus pressant.  Le maire de l’époque, Lazare Goujon, souhaitait permettre à des travailleurs modestes d’accéder à la propriété. Il retient les 10 ha de l’ancien parc du pensionnat qui répondaient à ses attentes . Ces terrains appartenaient à 3 propriétaires : la fondation Gillet, la Fondation Rambaud (pour les personnes âgées) et la société Textil (famille Gillet). Le projet évolue et ce sont  finalement 538 logements HLM et logements économiques et familiaux qui sont construits (av Saint Exupéry, rue Braille et rue Florian), et seulement 60 maisons individuelles voient le jour.

Ce quartier entier est sorti de terre dans les années 1950.

Le chemin du retour nous a permis de traverser la ZAC des Maisons Neuves et la future forêt des alytes.

 

Nul doute qu’après ce regard particulier sur leur nouveau quartier, les habitants récemment installés ne considéreront plus leur lieu de vie de la même manière.

 

 

Dernières modifications: 30 janvier 2024

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