Qui se cache derrière les plaques de rues  ? Aujourd’hui, partons à la découverte d’Edouard-Aynard.

S’il fallait résumer sa vie, on le qualifierait de parfait représentant  de la bourgeoisie lyonnaise de la fin du XIXe siècle. Cet homme complet s’est impliqué dans la vie publique pour faire progresser ses idéaux de justice, de tolérance et de plus grande rigueur morale. Cela mérite bien quelques lignes.

Portrait tissé sur soie – BM de Lyon

Un banquier, homme politique et homme d’oeuvres
Né le 1er janvier 1837 à Lyon, dans une famille bourgeoise, le jeune Mathieu (dit Edouard) Aynard poursuit ses études en Angleterre. A la mort de son père, il prend  la tête de la « maison Aynard et fils », importante fabrique de drap militaire à l’origine de la fortune familiale, devenue maison de banque. Il devient ensuite administrateur de la succursale de la Banque de France à Lyon, régent de la Banque de France  et président de la Chambre de commerce de Lyon en 1889. Il préside le conseil d’administration de la « Société des amis de l’Université » et de de l’École supérieure de commerce et de tissage qui donnera naissance à l’EM Lyon . 
Conseiller municipal de Lyon durant 10 ans – mais sans poste d’adjoint car dans l’opposition – il devient député de la 8^e circonscription du Rhône en 1889 et jusqu’à sa mort en  1913. Il est connu pour ses convictions dreyfusardes, son opposition aux mesures anti-cléricales et anti-congrégationnistes du gouvernement.
Mais aussi, conscient du rôle de la bourgeoisie dans une société fragile, il s’est engagé dans de nombreuses oeuvres caritatives et a su se constituer un réseau d’amis, de confessions et d’horizons divers, qui l’accompagneront toute sa vie dans ses multiples activités.

Monument àE Aynard – place de la Bourse – Lyon – (c) Creative Commons

…mais aussi amateur d’art et mécène
En 1862, il épouse Rose Pauline de Montgolfier, petite fille de Marc Seguin (scientifique et ingénieur, inventeur des ponts métalliques suspendus et entre autres de la chaudière tubulaire à vapeur qui équipera les locomotives de la ligne Saint Etienne Lyon), dont il aura 12 enfants.
Amateur d’art et mécène, il s’intéresse à l’art sous toutes ses formes, toutes les époques ; il entreprend de nombreuses recherches de collectionneur et amasse des trésors, allant des sculptures médiévales aux peintres impressionnistes.
Elu à la Chambre de Commerce, il s’intéresse au musée d’art et d’industrie que gère cette institution depuis 1864, mais qui s’empoussière au 2e étage du palais de la Bourse. A cette époque, il faut abriter les superbes soieries offertes par les artisans lyonnais après l’Exposition universelle de 1889. Après recherches, l’ancien hôtel de Villeroy est retenu et sous son impulsion, le musée historique des tissus de Lyon voit le jour en 1891. Edouard Aynard, mécène,  fera de nombreux dons à différents musées.

En 1906 il  achète l’Abbaye cistercienne de Fontenay  (autrefois propriété de la famille de Montgolfier, famille de sa femme) et la fait restaurer. Il y consacrera une grande partie de sa fortune et ses enfants poursuivront son oeuvre.  L’abbaye est toujours entretenue par la famille.
Six mois après sa mort, sa collection de peintures, sculptures et objets d’art est dispersée aux enchères. Des pièces restent à Paris, acquises par les musées, beaucoup partent pour l’étranger, en particulier les Etats-Unis. Il est enterré à Ecully, dans le caveau familial.

En savoir plus sur E Aynard

Une de ses petites filles est également célèbre : la designer française Andrée Putman (née Andrée Christine Aynard).

Et pourquoi dans notre quartier ? 
Edouard Aynard a siégé au conseil d’administration de la Société Immobilière de la Ferrandière qui a acheté le domaine de la Ferrandière et l’a morcelé pour le lotir. Il est donc un acteur important du quartier. Nous y reviendrons prochainement.
La rue semble porter son nom depuis 1914 mais apparait officiellement depuis 1928.

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Dernières modifications: 19 avril 2020