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La SCMR n’est plus, le PUP Aynard Lafontaine est en route

Sheds et mur d’enceinte ont été démolis, toute trace de la SCMR a disparu. Désormais, pelleteuses et camions s’activent, et bientôt grues et autres engins, pour faire place à la construction du PUP Aynard Lafontaine. Avec  les 6000 m2 ainsi dégagés entre les rues E Aynard, Lafontaine, Richelieu et F Passy, chacun prend mieux conscience de l’emprise de la SCMR ;  mais cette entreprise avait aussi une histoire, bien villeurbannaise.  

Une entreprise familiale
Tout a débuté à la fin de la 2e guerre mondiale.
En 1945, M Lucien Lemarchand crée une « quincaillerie de quartier », au niveau de la place de la Cité (devenue Place Albert Thomas), plus précisément sur le site de l’actuelle agence BNP (angle rue MarcSangnier). Il s’y vendait des brouettes, du fil de fer et diverses fournitures nécessaires aux artisans et bricoleurs (qu’on n’appelait probablement pas ainsi à l’époque)…

L’entreprise prospère, élargit son catalogue et approvisionne de nombreux artisans ou petits entrepreneurs locaux en fournitures industrielles. Elle devient la SCME (Société Commerciale de Mécanique et d’Electricité).

En 1968  René, fils du fondateur Lucien Lemarchand, entre dans la société avec sa sœur. Lui devient directeur commercial et sa sœur gère la comptabilité de l’établissement. L’entreprise s’installe alors 25 rue Lafontaine, toujours dans le quartier.

3 ans plus tard, René Lemarchand prend les rênes de la société et confie la direction générale à MSernin Marichal. L’entreprise de fournitures industrielles s’ouvre alors à de nouveaux métiers dont celui de la transmission ; elle devient SCMR (Société Commerciale de Mécanique et de Roulements). Son savoir-faire est incontestable et elle compte environ 5 000 comptes clients : des PME/PMI pour leurs activités de maintenance mais aussi de grands comptes comme Renault Trucks Volvo (1er client de l’entreprise), Arkema, Michelin, Martin (à Villeurbanne), Philips, les TCL,…

Cette croissance pousse l’entreprise à rechercher de nouveaux locaux ; elle s’installe en 1974 rue Edouard Aynard, dans les bâtiments (ceux qui viennent de disparaître) appartenant à l’entreprise Jurine[1], qui reste d’ailleurs propriétaire des locaux.

La SCMR continue son expansion et devient un acteur majeur de la distribution de fournitures industrielles en région Rhône-Alpes, avec plusieurs sites en Savoie (dans la vallée de l’Arve), à Saint-Etienne, Grenoble ou Saint-Laurent sur Saône ; elle compte alors environ 150 salariés.

La concentration du marché et l’export
En 1999, René Lemarchand cède la société familiale au groupe Anjac, 2e groupe français dans le domaine des fournitures industrielles. En 2007, Anjac vend son activité de fournitures industrielles[2] à Orexad, filiale du groupe IPH, leader européen du secteur.

M Sernin Marichal reste à la tête de la SCMR jusqu’à sa retraite en 2014. 
Sous son impulsion que l’entreprise développe une activité d’expertise technique pour l’export, essentiellement vers les pays du Maghreb, en particulier l’Algérie où une filière est ouverte près d’Alger. « Le marché est important, les PME et PMI algériennes sont à la recherche de matériel français, européen  et veulent du conseil et de la formation ».
En 2015, la SCMR, très reconnue dans ce secteur d’activité devient SCMR-Orexad dans le cadre du regroupement sous une même bannière de tous les points de ventes du réseau Orexad.

Un esprit d’entreprise familiale préservé
Tous ces mouvements  n’ont cependant pas empêché la SCMR de garder un esprit de société familiale, avec une culture métier forte et des salariés véritablement attachés à l’entreprise : en 2015, l’ancienneté était de 20 à 25 ans sur le site historique de Villeurbanne !

Fin 2016 : la SCMR quitte Villeurbanne
L’entrepôt logistique de Villeurbanne s’avère peu à peu trop ancien et exigüe pour permettre à Orexad de distribuer les quelque 35 000 références de son catalogue.
Une nouvelle plate-forme logistique totalement automatisée est ainsi construite à Vénissieux pour relever ce défi ; les employés villeurbannais quittent alors les bâtiments « historiques ».

Et le quartier demain ?
La  SCMR aura marqué le quartier par sa présence physique, les semi-remorques qui manœuvraient pour charger ou décharger leur marchandise  rue Frédéric Passy, mais aussi par les salariés qui participaient à l’économie très locale.
Il ne reste pour l’instant qu’un vaste quadrilatère, qui se creuse…
Espérons que le « socle d’activités » prévu dans le PUP (Projet Urbain Partenarial) Aynard Lafontaine qui va voir le jour trouvera preneurs pour que notre quartier renoue avec la présence d’artisans.

 

Pour en savoir plus sur ce PUP, lire la délibération de la Métropole

Tous nos remerciements à MM Sernin Marichal et Eric Perrot pour nous avoir partagé leur attachement à cette entreprise. Ils nous ont permis de brosser à grands traits la vie de cette entreprise qui illustre très concrètement la mutation et les mouvements de concentration du marché, au fil des décennies.

 

 

 

 

[1] construction de machines pour les industries du carton, papier et des arts graphiques

[2] pour créer un pôle consacré aux cosmétiques et à la pharmacie

 

Dernières modifications: 2 novembre 2020

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